Le weekend itinérant en Tarn-et-Garonne se poursuit, toujours en compagnie de Cindy, du blog Came True. Conviées par l’agence de développement touristique, on s’apprête à enfourcher de jolies bicyclettes jaunes pour une virée en deux-roues le long du canal de Montech, au départ de Montauban !
Lauriane, notre gentille organisatrice de l’ADT Tarn-et-Garonne, a été clémente : au lieu des 22 kilomètres à vélo initialement prévus jusqu’à la pente d’eau de Montech, nous n’en feront que 8, car en plein soleil de midi, la température frôle dangereusement la barre des 40°. Du coup, une partie du temps alloué à cette activité se transformera en baignade à la base de loisirs des Trois Lacs… Une promesse des plus rafraîchissante !
Direction l’agence du port de Montech, à l’embouchure du canal du même nom, pour récupérer nos vélos de Monbeecycle, le service de location du Grand Montauban. Nous sommes accueillies par un monsieur absolument adorable, qui ne manque pas de nous faire quelques blagues avant de nous laisser enfourcher les VTC.
C’est parti ! On se lance sur la piste cyclable qui a été aménagée sur les anciens chemins de halage servant autrefois à tracter les bateaux à l’aide de bêtes de somme. Cette piste a été labellisée voie verte en 2017 ; elle permet de rejoindre depuis Montauban la véloroute “Le Canal des Deux Mers” à vélo, à Montech. 11 kilomètres d’une route goudronnée qui longe les eaux vertes du canal.
Le canal de Montech a été construit à la fin des années 1830 pour relier Montauban au Canal latéral à la Garonne. La ville s’est ainsi connectée au réseau fluvial aménagé entre la Méditerranée et l’Atlantique, tout en proposant une jonction avec le Tarn, affluent de la Garonne, sur lequel les bateliers naviguaient beaucoup à l’époque.
Face à la concurrence du transport routier, le canal a été fermé à la navigation en 1990. Il n’a rouvert qu’en 2003, après l’automatisation des écluses. Et les embarcations chargées de marchandises ont laissé la place aux bateaux de plaisance.
Depuis 2011, la réouverture de l’écluse de Montauban (en photo plus haut) permet également une escapade nautique de 9 kilomètres sur le Tarn, jusqu’à Corbarieu.
Le canal de Montech possède 11 écluses (9 + 1 écluse double, toutes automatisées) et quasiment autant de maisons éclusières. C’est dans l’une d’elles que s’est installé le restaurant Chez Gabriel, où nous sommes invitées pour le déjeuner.
On arrive en nage, déjà trempées par la chaleur. Perso, ça faisait une éternité que je n’avais pas fait de vélo ! Les petites pentes en amont des écluses se sont révélées redoutables… Vite, un cruchon d’eau !
Un grand auvent en bois protège les clients du soleil cuisant. On profite, au frais, de la terrasse en bord de canal. La vue est superbe : camaïeux de verts, bruissements des feuilles, chants des oiseaux…
La carte du restaurant s’articule autour de spécialités locales, de produits frais et de saison. Les plats sont hauts en couleur, et leur présentation très soignée. Bref, une cuisine familiale, qui ravit les yeux autant que les papilles !
J’ai eu l’occasion de repasser sur la voie verte à la fin de l’hiver, profitant d’un billet de train à 1 euro pour m’échapper le temps d’un dimanche (merci la région Occitanie). L’agence de location de vélos étant fermée ce jour-là, je me suis baladée à pied le long du canal. Malgré une météo fort capricieuse (ciel gris et bruine), la promenade en valait la peine…
J’aime bien cette ambiance étrange propre à l’hiver, où tout semble en sommeil. Pas de joggeurs, de voyageurs en deux-roues. Les bateaux endormis dans le port. Les écluses aux repos.
Je me suis approchée de l’ancienne maison éclusière de Bordebasse, la première bâtisse en venant de Montauban. Sur le canal de Montech, les écluses sont numérotées de 1 à 9bis (Bordebasse est la 9bis). On retrouve ce numéro sur les plaques de cocher, ces dernières indiquant également la distance séparant chaque écluse de celle qui se trouve en aval et celle qui de se trouve en amont (comme sur le canal du Midi).
Vu que j’avais du temps devant moi, j’ai fait le tour du bâtiment. C’est toute la différence entre la marche et le vélo. À vélo, on a tendance à filer, à laisser le paysage défiler. Mais à pied, la curiosité nous pique, et on fait bien plus fréquemment des détours pour voir de plus près un détail aperçu de loin.
Je n’ai pas été déçue : les ferronneries de la rampe de l’escalier principal sont ornées de têtes d’hommes finement ouvragées, et peintes en jaune. C’est fou de voir ce genre de détails sur des bâtiments assez modestes, qui avaient uniquement (à l’époque) des fonctions techniques et administratives.
Je reprends la marche sur un chemin de halage désert, sous un ciel de plus en plus menaçant. Désert ? Pas tant que ça. Pas d’humains à l’horizon, mais les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Des écureuils espiègles semblent s’amuser de ma présence, et me suivent en sautant de branche en branche.
Cerise sur le gâteau, un petit troupeau de biches émerge d’un amas de broussailles, puis me tourne le dos et s’en va trottiner en direction des quelques habitations jouxtant le canal !
Bref, si vous passez dans les parages, n’hésitez pas à vous promener le long de la voie d’eau, même en plein hiver ! Tout y est paisible à cette époque de l’année. Je n’ai pas regretté d’avoir essuyé quelques averses pour admirer la couleur des eaux du canal, totalement au repos, et le spectacle printanier des premières floraisons de bourgeons.
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